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JOURNAL / BLOC NOTES

Temps de lecture: 36-46 minutes.

Entrée en production le 01/12, dead line le 08/12.

Diffusion de DNGRNKTS – PHIL.K.D. le 10/12/25.

Dans mon journal je fais aussi bien part de mon processus de création que de tout ce qui l’influence à un moment ou à un autre. Si le track listing est la seule chose qui vous intéresse plutôt que les digressions de l’auteur, et il n’y a pas de mal à ça, allez directement en bas de la page.

On voit une surface de travail sur laquelle est disposée un ordinateur portable dont l'écran affiche un logiciel d'édition audio. À côté est posé un casque audio, un sampleur Roland SP404 MKII et une table de mixage. Juste derrière il y a une paire d'enceinte.

01LUNDI

Premier jour de production

Comme d’habitude en début de production je suis atone mentalement. Je ne ressens rien. Toute trace d’une quelconque libido créative est absente. Pour faire court, je n’ai aucun désir de quoi que ce soit. C’est une sensation un peu flippante en cours de domestication depuis que j’ai commencé DNGRNKTS car ce phénomène s’amplifie d’émission en émission.

La routine me rend neurasthénique, je l’évite donc par réflexe et ça se caractérise souvent par l’arrêt de l’activité en question. Dans le cas de DNGRNKTS comme c’est moi qui ai proposé à Pulsar l’émission j’ai donc un contrat moral avec cette radio, même si je pourrais tout arrêter quand même du jour au lendemain puisque je suis bénévole.

On a coûtume de lier la libido à l’énergie sexuelle. La libido est un moteur qui permet de créer; d’autres être humains par la sexualité reproductive, et du plaisir par la sexualité récréative. C’est le moteur du désir de créer, de rendre réel quelque chose qui n’appartient pas encore au monde des phénomènes, quelque chose qui n’a pas encore fait irruption dans le réel.

Dans mon cas, après chaque phase créative je me sens vide. Je n’ai plus aucun désir.

J’ai intégré cette atonie, elle fait partie du processus de création. C’est comme atteindre le fond, on ne peut que remonter. Ou se noyer. C’est une sorte de fermentation lente qui transforme le chaos en quelque chose de compréhensible.

À partir de maintenant il me faut être patient et avoir confiance en moi pour trouver sous quel angle je vais attaquer la production de la prochaine session.

Pour me mettre en condition, j’ai besoin de détourner mon attention. C’est comme pour être capable de voler, il faut savoir tomber tout en ratant le sol – ref à Terry Pratchett.

Si mon esprit est occupé à faire autre chose mais occupé quand même, comme dans l’écriture de ces lignes en ce moment, il commence à faire des liens entre toutes les entrées et sorties de mon système nerveux tout seul à partir du moment où je ne viens pas le perturber avec ma volonté et mon intellect.

Il se crée des collisions synaptiques qui engendrent des concepts et des idées. C’est vraiment comme un sous-programme dans un système informatique, il tourne en tâche de fond et de temps en temps quelque chose émerge à ma conscience et engendre des mélanges. C’est comme ça que naît le désir de créer chez moi.

Longtemps je n’avais pas conscience de ce processus je faisais comme tout le monde, je m’autostimulais et voulais à toute force imposer ma volonté, et finalement je finissais par reproduire ce qui m’influençait sans en avoir conscience.

C’est toujours ce qui se passe quand on met l’esprit dans une impasse. Il se comporte comme un animal sauvage. Soit il se défend soit il trouve une sortie. La défense conduit à la page blanche, la sortie consiste à recycler les influences, c’est la solution de facilité. Au final on n’obtient rien de très intéressant de cette manière.

Il m’a aussi fallu décorréler l’acte créatif des impératifs productifs. Je ne suis pas capable de respecter un cahier des charges. Et m’y obliger produit l’effet inverse de celui recherché. C’est aussi la raison pour laquelle ce que je fais ne peut pas être mis au service d’une entreprise. Je ne peux être qu’en mode artiste et non technicien. La création dans mon cas est unilatérale. J’ai déjà travaillé avec d’autres artistes et collectifs. Ça ne fonctionne pas.


02MARDI

Le nouveau jour commence sans lumière. Je suis fatigué et mes yeux me font mal comme si je n’étais pas réveillé.

Je suis sorti, il n’y a pas de lumière chez moi, ça ressemble à un crépuscule permanent.

Toujours pas d’idées ni d’envies pour le prochain DNGRNKTS.

Je me laisse guider par la sérendipité sur Youtube au travers du front end Freetube qui me permet de ne pas avoir de pubs ni d’être pris par la main par l’algorithme de la plateforme. J’écoute des kilomètres de Hitech, une espèce de techno recodifiée par Psyqui un DJ/producteur japonais, et qui est devenu un style à part entière.

Certains morceaux sont puissants et empruntent des sonorités au Hardcore, à la Drum and bass et au Neurofunk. Mais la grande majorité est très calibrée pour ressembler à de l’EDM kilomètrique, cette électro tellement grand public qu’on en entend même en faisant les courses. Mais mélangé à tout ce beige sonore il y a dans certains morceaux quelques passages que je peux découper et remonter avec d’autres issus d’autres morceaux pour en faire quelque chose de plus original.

Journée frustrante. Je n’ai rien trouvé d’idées originales, que du réchauffé. Je tourne en rond. Depuis deux émissions je fais une intro à base d’hyper.collages de scènes de films. Et je suis reparti dans cette idée pour cette nouvelle session. Je pense que c’est là que ça bloque. La routine qui pointe le bout de son museau. Je vais essayer de partir sur autre chose.

Les émissions de radio ont toutes la même forme depuis les années 1950 au moins. C’est très lié au medium. C’est aussi lié en France à la libération des ondes sous le premier septennat Mitterand. Il faut que l’auditeur.ice sache de suite où ielle est. D’où la présentation en début d’émission avec le sommaire de ce qui va se passer pendant les prochaines 60 minutes. C’est paresseux mais malheureusement efficace. Dans ces conditions autant faire l’intro une bonne fois et la coller dans chaque nouvelle émission. Ce n’est pas ce que j’ai envie de faire.

J’aimerais bien changer la forme de l’émission. Mais j’ai deux impératifs à respecter; le programme qui précède DNGRNKTS et celui qui suit. Il est important que l’auditeur.ice entende la différence et ça passe par le fait de dire le nom de l’émission en intro. Pareil pour l’outro. Même si DNGRNKTS a un son bien à elle et immédiatement identifiable pour les personnes attentives. 

J’attache une grande importance au design sonore de mon émission.

La nouveauté dans les formes doit être progressive. Si on change brutalement les règles du jeu on perd beaucoup de personnes qui ne savent plus ce qu’elles écoutent. C’est contreproductif. Et ce que je considère comme modéré peut être très radical pour une autre personne.

Alors bien sûr l’audience sur une radio non commerciale comme Pulsar n’a pas grande importance. Contrairement à un site web une émission n’a pas d’outils télémétriques qui me permettraient de savoir combien de gens m’écoutent à un instant T.

Je m’en fous en fait. Mais comme dans mes sets DJ, il y a longtemps que j’ai pris le parti de mélanger les nouvelles formes et les anciennes. J’ai constaté que de cette manière personne n’est largué, c’est important de ne pas se sentir idiot.e en culture, et la perméabilité aux nouvelles formes est plus grande. Dans le cas inverse on obtient un rejet. 


03MERCREDI

Aujourd’hui, j’ai reçu une paire d’enceintes de monitoring commandées chez Thomann France, une paire de Behringer à 125 euros, bien notées, et suffisantes pour mon micro home studio. 5 minutes de déballage, 5 minutes de montage, puis branchement. Rien. Changement du câble d’alimentation fourni par un des miens pour être sûr. Rien. La led de mise sous tension ne s’allume pas.

Neuves et en pannes. J’ai une table de mixage DDM4000 de chez Berhinger commandée il y a 3 ans chez Thomann. Au bout de trois utilisations chez moi en mode tranquille elle était tombée en panne, retour SAV. Ma SP 404 MKII achetée chez un autre revendeur au moment de sa sortie, idem. Retour en SAV après deux semaines d’utilisation en mode découverte. Le SAV a carrément changé la carte-mère de l’appareil, défectueuse d’origine…

J’en ai marre de servir de crash testeur aux fabricants. Résultat la paire d’enceintes est restée chez moi 30 minutes entre sa réception et son retour par la Poste. Elle aura passé plus de temps dans la soute d’un camion.

Apparemment désormais les produits sortent de l’usine sans être testés et le SAV plus le retour gratuit et le remboursement sans frais et sans condition sous 30 jours servent d’amortisseur à la frustration des consommateurs. Ce qui compte c’est que la transaction ait eu lieu et qu’un certain nombre d’intermédiaires se soient servis au passage. Thomann va rembourser, le matos sera reconditionné ou mis à la casse.

Client suivant !

Pourtant quelqu’un paye pour tout ça, pour que ça soit indolore et que l’acte d’achat ne soit surtout pas entravé.

Les ouvriers sur-exploités et sous-payés. Ensuite il y a toute publicité personnalisée à laquelle nous sommes exposés H24 grâce aux traqueurs sur la moindre page web et tous les réseaux sociaux qui pompent toutes les données personnelles des utilisateur.ices et sont revendues sur le marché des datas.

Il y a la pollution des camions qui circulent en permanence sur les routes qui engendre des maladies qui coûte à toute la collectivité. Il y a les atteintes à l’environnement; tous les matériaux contenus dans les appareils électroniques sont issus de l’extractivisme minier une industrie extrêmement polluante.

Une fois que l’appareil a atteint la fin de son cycle de vie, de plus en plus court, il est mis au rebus et finit la plupart du temps dans la nature enterrés dans une décharge à ciel ouvert ou démontés quelque part dans un pays où les pauvres recyclent à la main les produits électroniques consommés avec désinvolture par les Occidentaux. Ce qui n’est pas réutilisable se décompose en microparticules et contamine nappes phréatique et sols.

Et tout ça n’est rien comparé aux plastiques qui sont désormais partout; dans les aliments, l’eau potable, et se stockent dans nos organes.

Autant de choses qui n’apparaissent jamais dans les bilans comptables des entreprises capitalistes mais qui sont payées d’une manière ou d’une autre par l’ensemble du collectif. Plutôt les pauvres et la classes intermédiaire d’ailleurs.

J’enrage donc contre la légèreté avec laquelle fabricants et consommateurs se comportent, les premiers pour engranger toujours plus de dividendes, les seconds pour satisfaire leurs désirs puérils sans réel besoin. Le résultat est une catastrophe sociale et environnementale à déflagration exponentielle imminente.

Ne vous inquiétez pas du changement climatique désormais irréversible, les micro particules de plastique nous aurons tué bien avant, ne serait-ce qu’en nous rendant incapable de nous reproduire.

Cet épisode de début de journée m’a vraiment gonflé et renforce mon réflexe de faire au maximum avec ce que j’ai.

L’achat de matériel est un vrai stress pour moi, ce qui fait que je n’achète quasiment plus rien sauf besoin impératif. Mon Thinkpad a plus de cinq ans, je regarde régulièrement ce qu’on peut trouver d’abordable en reconditionné sur backmarket et j’attends d’en avoir vraiment besoin.

Audacity, le logiciel d’édition audio que j’utilise est tellement « merdifié » depuis que ce n’est plus sa communauté d’origine qui le développe que ma machine n’arrive pas à le faire tourner sans ralentir jusqu’à devenir pénible à utiliser.

Donc j’optimise, je biaise, je change de méthode de travail. J’ai découvert à force de chercher que c’est le mode « projets » d’Audacity qui fait râmer ma machine. En effet mon Thinkpad n’a pas une carte vidéo adaptée pour qu’Audacity puisse afficher la fenêtre de travail en mode projet sans faire fonctionner le processeur à 100% et transformer ma machine en toaster.

On voit un écran d'ordinateur sur lequel est afficher une forme d'onde dans un player audio

J’imagine que la boîte qui a racheté le logiciel considère que tout le monde à désormais une carte vidéo avec un CPU et de la RAM dédiée. Donc je ne travaille plus en mode projet, je monte mon son à la volée sur deux pistes maximum et quand j’ai fini j’enregistre le résultat en mp3.

Ce n’est plus un travail que je peux arrêter en cours et reprendre plus tard, je suis obligé d’aller au bout d’une traite ou bien d’enregitrer le travail non terminé en mp3 pour le réouvrir plus tard en perdant tous les marqueurs.

Et si j’ai besoin de retoucher mon travail je travaille à partir du mp3. C’est une façon de travailler plus à l’arrache, plus à l’instinct, dans une forme d’urgence qui me convient bien. Mon PC ne ralentit plus.

J’ai l’impression d’être retourné 40 ans en arrière quand je faisais tout en découpant des bandes magnétiques et en collant les morceaux obtenus entre eux.

Si ma machine plante et que mon travail n’a pas été enregistré pendant la session je recommence. Je me mets en colère et maudis ce monde entièrement basé sur une informatique non aboutie et sur laquelle il ne faut pas trop compter mais je reste philosophe par rapport à la perte de mes données. J’ai constaté quand je suis obligé de tout reprendre à zéro que le résultat final est souvent bien mieux, et le changement de point de vue m’ouvre des perspectives auxquelles je n’avais pas pensé dans la session précédente.

J’aimerais bien trouver un enregistreur multipistes numérique autonome et simple pour faire la même chose qu’avec mon PC. Et avec un prix abordable aussi. J’ai développé une aversion pour l’informatique à tout faire grand public.

Ma façon de travailler consiste à couper, copier et coller. J’utilise essentiellement quatre effets: la normalisation, un limiteur, un égaliseur, et une fonction répétition. Et la fonction boucle du logiciel. C’est assez limité et simple et ça me suffit amplement. Mais tout ce que je trouve pour l’instant est pensé pour les musiciens qui font des enregistrement multipistes linéaires.

Pour les effets en temps réel j’utilise la Roland SP404 MK2 qui est faîte pour le jeu live.

Énervé par ce gâchis de ressources et la frustration d’avoir reçu un équipement neuf en panne que j’ai dû renvoyer j’ai ressorti ma vieille paire d’enceintes de la chaîne JVC achetée il y a 30 ans. L’ampli m’avait lâché en 2010. Ne me restaient que les enceintes. Cette chaîne stéréo me servait pour l’entraînement au DJing à la maison.

Les enceintes font 75 watts. L’une d’elle fonctionnait mal à cause d’un faux contact dans un des fils la reliant à l’ampli. J’avais aussi fait l’acquisition d’un ampli en kit acheté 15 euros sur Amazon il y a 5 ans. Il prenait la poussière dans un tiroir. Il a la taille d’un paquet de cigarettes et ne paye pas de mine mais fait très bien l’affaire pour une écoute domestique.

J’ai remonté proprement l’ensemble et à ça fonctionne très bien. Ce n’est pas adapté au monitoring mais ça me permet de d’enlever mon casque de temps en temps pour reposer mes oreilles et de voir comment mon mixage passe sur un dispositif d’écoute lambda.

Je monte toute mon émission avec un casque de monitoring Beyerdynamic DT-770 pro qui me satisfait pleinement surtout depuis que j’ai mis des coussinets imitation velours à la place des coussinets en vinyl d’origine. Je ne transpire plus des oreilles et il est devenu très confortable. Je le porte plusieurs heures d’affilée par jour.

Il a remplacé mon Seinnheser HD 25 acheté en 1992 et dont la bobine d’un des haut-parleurs a fini par me lâcher au bout de presque vingt ans de loyaux services juste avant le premier confinement du Covid en 2020. J’ai renoncé à me racheter un HD 25 neuf car je le trouvais trop cher à ce moment-là.

Quand j’ai commencé à réalisé Tokyo Mentale en 2022, une autre émission en rapport avec la Jpop, ma première émission sur Pulsar, j’ai opté pour le Beyerdynamic très utilisé en radio et en studio et connu pour sa qualité de fabrication et sa restitution équilibrée du son.

Tokyo Mentale 

Le HD 25 est un très bon casque robuste aux éléments remplaçables qui m’a permis de ne pas abîmer mon audition avec les systèmes-son toujours trop forts des clubs et des festivals pendant des années.

Par contre il a l’inconvénient de colorer un peu trop le son dans les basses. C’est bien pour de la prise de son et le DJing car il isole bien de l’environnement extérieur et a une très bonne définition mais pour le mixage studio c’est moyen. Le DT-770 est par contre plus lourd et plus encombrant sur la tête. Et il prend plus de place dans un sac. C’est un critère qui compte quand on est nomade comme moi et qu’on vit et qu’on fait du son dans des espaces de petite taille.


04JEUDI

Il est 05h05 du matin, je n’ai pas sommeil, j’écoute le contenu de mon records bag, je cherche des idées à partir des sons que j’entends. Hier j’ai bu deux cafés ça explique que je n’ai pas sommeil et qu’en plus j’ai l’esprit clair. Oui, je suis très sensible à la caféine. De toute façon même sans la caféine je suis sujet aux insomnies depuis l’adolescence.

Ça m’était passé à l’approche de mes 50 ans mais c’est revenu depuis peu et il n’est désormais pas rare que j’aille me coucher vers 7 heures du matin. Avec la nuit qui tombe à 18 heures et moi qui sort vers 15 heures après m’être levé à 12 ou 13 heures je ne vois quasiment plus le jour. Mais ça ne me gêne pas. J’aime le soleil et la chaleur de l’été mais la lumière grise de l’hiver me fait mal aux yeux et me déprime.

J’aimerais vivre en Norvège pour ses jours et ses nuits de six mois par an. J’aime la lumière du soleil mais j’aime aussi les nuits interminables où demain n’arrive jamais. Et comme je n’ai aucune notion du temps, je crois que je finirais par ne plus faire de différence entre l’éveil, le sommeil et le rêve. Déjà qu’en temps normal sous ma latitude actuelle…

Je viens du turntablist.

En fait je suis percussionniste. Mon père est pianiste de jazz. La musique a toujours été là autour de moi et comme j’identifie les schémas rythmiques facilement je les reproduis depuis que je sais marcher. Ma première batterie venait de la cuisine de ma mère. Tupperware m’a fournit des toms et des caisses claires toute mon enfance. J’étais street drummer dans ma chambre avant que Youtube en fasse une tendance.

Je suis passé à la vraie batterie au conservatoire à l’adolescence mais je n’ai pas aimé, ni l’instrument, ni le conservatoire. J’ai préféré la frappe manuelle, les congas et le djembé. Et un peu plus tard ce nouvel instrument qu’était la platine tourne-disque.

Je suis passé aux platines en 1988 et le turntablism m’a tout de suite accroché par ses possibilités créatives et surtout la dextérité et la coordination nécessaire pour performer. Ce sont les championnats du DMC – Disco Mix Club – qui m’ont donné le virus.

J’ai vendu mes platines en 2009 pour m’acheter des machines, une Roland MC 505 et une Yamaha RM1X et un contrôleur tactile Jazzmutant Lemur, le premier contrôleur tactile de l’histoire avant que l’Ipad ne fasse mettre la clef sous la porte à la startup Jazzmutant et ne transforme mon contrôleur en jolie boîte décorative faute de mise à jours. 

Rapidement cette façon de faire de la musique ne m’a pas convenu. Il y a dans la composition sur séquenceur logiciel et matériel un manque de prise avec le réel, une intellectualisation de l’acte qui est loin de mon rapport au son. Même avec des contrôleurs MIDI/USB.

Puis j’ai arrêté pendant presque dix ans de faire quoi que ce soit dans le domaine musical. Écoeuré je crois par le milieu du DJing. Certaines expériences m’ont profondément déçu. Je suis passé à autre chose. Je suis incompétent en relations interpersonnelles et je vois toujours avec un temps de retard qu’on abuse de moi.

Il en ressort toujours une frustration et un dégoût des autres. Je n’ai aujourd’hui plus confiance en personne et aucune envie de remettre un orteil dans ce milieu. Avec le temps j’ai perdu toute forme d’ambition sociale. À quoi bon jouer un jeu basé sur la tromperie et la spoliation ? Pour obtenir quoi, en ayant marché sur qui ?

Je ne sais pas faire. Au final c’est positif, ma vie est bien plus simple et tranquille depuis que j’ai renoncé à mes désirs d’adolescent de montrer de quoi je suis capable aux autres.

Me vendre ne fait pas partie de mon logiciel. C’est très bien comme ça. DNGRNKTS existe, est diffusé sur les ondes hertziennes et sur le web. Je suis satisfait.

Ce que je fais avec cette émission est sans concession aux tendances. Ça plaît ou pas. C’est écouté ou pas. Ça n’a pas d’importance. C’est avant tout une expression personnelle et un besoin. Si ça intéresse des gens, tant mieux. De toute façon je n’ai aucun moyen de le savoir.

Ça fait trois ans que je suis revenu au DJing. Le sampler a remplacé les platines tourne-disques et toutes les sources audio sont devenues manipulables en temps-réel et autant d’opportunités de détournement et de créations. Je me suis trouvé une filiation avec le Situationnisme et la notion d’éléments préexistants, et le Déconstructivisme. J’ai développé toute une théorie là-dessus et le lien avec ce que l’industrie du divertissement appelle le piratage.

Je continue d’appeler ce que je fais du DJing mais on devrait plutôt appeler ça du controllerism puisqu’il s’agit d’interactions avec quelque chose qui n’existe que dans la mémoire des machines, le fichier numérique avec des contrôleurs matériels.

Je cherche à créer des techniques de turntablism avec mon sampler et ma table de mixage. Des techniques qui s’éloignent du scratch et ses sonorités usées jusqu’à la trame qui correspondent à l’utilisation d’outils d’un autre temps et que je ne supporte plus d’entendre.

Le turnablist que je préfère et qui travaille encore à l’ancienne est Kid Koala. Si on veut voir quelqu’un qui travaille derrière son matériel, c’est lui qu’il faut regarder. C’est quelqu’un qui bricole le son de manière artisanale avec une démarche authentique. Dans un autre genre il y aussi Dj Cut Chemist.

Kid Koala 

DJ Cut Chemist

Celui qui me sort par les trous de nez par contre c’est Q-Bert. En plus d’être un bigot homophobe c’est un mauvais Dj et un imposteur qui se fout de la gueule du monde.

Ses prestations sont paresseuses et sans aucune innovation et ses mixtapes sont au mieux approximatives. Ce qu’il fait c’est mettre en scène des routines de scratch, c’est à dire s’entraîner au scratch sur un break qui tourne en boucle, des choses que font les turntablists comme les pianistes font leurs gammes.

Il ne viendrait jamais à un pianiste l’idée de faire carrière en jouant ses gammes sur scène. Mais bon, Q-Bert a une fan base alors… Il y a longtemps que le Hip-hop m’indiffère. C’est un genre qui n’évolue plus et qui a renié sa culture initiale. C’est le nouveau mainstream. Les Boomers ont eu le Rock and roll puis ses déclinaisons, les génération X, Millenials et Z ont le Hip-hop pour les nuls; des kilomètres de Rap et de Lo-fi la nouvelle musique d’ascenseur pour accompagner leurs humeurs et leur concentration…

Le DJing est le résultat de techniques mises au point par plein de gens différents à plein d’endroits différents du monde pratiquement au même moment dans les décennies 70/80 et 90.

Avec DNGRNKTS je cherche à créer une voie, la mienne, quelque chose de différent et de nouveau à la fois, de singulier, qui attire l’attention des gens qui cherchent un autre son que toute la soupe qu’on nous sert sous forme de playlists sur toutes les plateformes de streaming. J’ai une aversion particulière pour Spotify. 

L’hypermix est la réponse à mon ras-le-bol du mix linéaire ringard que la grande majorité des DJs continue de performer sur toutes les vidéos et les mixes mis en ligne ces 20 dernières années. Quel manque d’imagination alors que les outils modernes permettent de faire des choses qui étaient de l’ordre du rêve quand j’ai débuté.

Tous les DJs voulaient graver leurs vinyls avec des samples personnalisés pour se différencier des autres mais c’était cher de presser un vinyl à l’époque. Aujourd’hui on peut utiliser n’importe quel son et en faire tout ce qui nous passe par la tête. Pourtant on ne voit que des gens qui poussent du disque sans le moindre geste créatif. Désespérant.

J’ai commencé l’introduction lue par Juli Mo3.

Lire Juli Mo3 – « Salut ! »

C’est en écoutant les sons en stock que j’ai eu un angle pour commencer. J’ai aussi travaillé le texte d’après une déclaration d’Alan Moore que j’ai entendu dans un documentaire que j’ai vu il y a quelques années. Pour lui l’art est ce qui se rapproche le plus de la magie. Alan Moore se déclare magicien au sens littéral du terme. Pour lui l’art et la magie sont une même science qui manipule les symboles, les mots et les images dans le but d’élever le niveau de conscience de l’humanité.

En ce qui me concerne et pour l’avoir observé, l’art sincère, celui qui n’est pas guidé par le calcul, le commerce et le cynisme, transforme les êtres humains qui y sont exposés, dans le bon sens du terme. Alors que l’art fabriqué dans un but mercantile transforme les Humains en consommateurs-vache-à-lait dépolitisé.


05VENDREDI

J’ai fini l’introduction de l’émission à 3 heures du matin.

je me suis couché très tard et je me suis levé avec la tête lourde à cause d’une sinusite naissante. Le temps est à l’humidité. Je n’ai pas vu la lumière du jour. Je n’ai pas eu envie de sortir. Je me suis lancé tout de suite dans la production d’une trentaine de minutes de l’émission. Trente minutes par jour sur deux jours puis une journée pour quelques modifications de dernières minutes avant de masteriser la version finale, ça me laisse un jour de sécurité. C’est mon intensité de travail jusqu’à l’envoi du fichier mp3 à Radio Pulsar mardi pour programmation à l’antenne le lendemain.

Lorsque je rempli mon records bag virtuel j’écoute beaucoup de sons. Certains sont très génériques et ne contiennent que quelques secondes qui me semblent utiles. Je rippe tout ça rapidement à la volée avec Yt-dlp en ligne de commande. J’écoute quelques secondes, je copie/colle l’adresse du fichier dans mon terminal j’appuie sur Entrée, je passe au morceau suivant, et ainsi de suite. Quelques fois le nom de l’auteur n’apparait pas sur le fichier que j’ai récupéré et je ne me rappelle pas de son nom ou je ne le retrouve pas en cherchant sur Youtube après coup. Ces morceaux sont marqués comme « j’ai oublié le nom de l’auteur.ice » à la place du nom de l’auteur dans le track listing plus bas.

Pour moi un mix radio n’a pas la même finalité qu’un mix live. La radio s’adresse plus à l’intellect qu’au corps. Bien sûr on marque le temps avec la tête, les mains, les pieds et les épaules, bien sûr par moment un morceau donne envie de danser, mais l’intérêt de la radio ce sont les polystructures non synchronisées et les cassures rythmiques, comme dans le Jazz.

On voit un l'affichage d'un écran d'ordinateur composé de formes géométriques abstraites.

Quand Aphex Twin est arrivé aux oreilles des « profanes » on l’a qualifié de génie, de Mozart de l’électro, autant de qualificatifs qui n’ont aucun sens. Il vient du Hardcore et de la scène Rave et depuis que j’ai vu certaines de ses interviews je trouve qu’il a pas mal de traits autistiques. Ce qui pourrait expliquer sa manière de concevoir sa musique.

Le Hardcore n’est pas un style musical. Comme le Jazz c’est un état d’esprit, une forme de liberté d’explorer et d’assembler des choses qui n’entrent dans aucune case définie par le commerce. Des choses qui sortent du mainstream, qui peuvent aller très loin dans la radicalité.

Le Hardcore ce n’est pas juste le Gabber ou la Hardtek, c’est aussi la Drum and bass et toutes ses variantes, c’est aussi certaines formes d’Ambient et toutes les musiques à base de micro glitchs. Et bien sûr c’est aussi la musique dojin que je joue dans DNGRNKTS et qui mélange et réinvente toutes les formes esthétiques inventées notamment en Grande Bretagne mais de manière très pointues.

Qu’on appelle ces styles ART.core ou J-core, French Core, Daria Core, ou encore Future core moi je préfère Hardcore.

La musique d’Aphex Twin a hérité d’une étiguette pour les bacs à disques des disquaires pour que les CSP+ qui ont accroché à cette variation de la Techno puisse la retrouver facilment. Écouter de la Dance music dans son salon en fumant de l’herbe plutôt que d’aller dans la moiteur des clubs avec toute la faune transpirante, le nec plus ultra du bobo qui a toujours besoin de s’identifier à une nouvelle tendance tous les six mois pour avoir l’impression d’exister. IDM est un acronyme né dans les pages de la presse spécialisée Rock. Ceci explique peut-être cela tant cette presse n’a toujours rien compris à la musique électro.

Ainsi est née l’IDM qui veut dire Intelligent Dance Music. Comme si le reste de la production était « dumb ». Tous les artistes qui produisaient ces sons qui s’amusaient à exploser le carcan de la métrique 4/4 et du 140 bpm maximum au compteur de la production majoritaire ne se sont pas reconnus dans cette appellation. Simplement parce qu’ils ne faisaient pas ce qu’ils faisaient de manière consciente. C’était, ce sont, juste des gens qui ont une affinité avec certaines structures rythmiques et qui produisaient aussi de la métrique 4/4 par ailleurs.

En ce qui me concerne la routine m’endort et les changement de structures me stimulent. L’organique humain, j’entends par-là la chair et l’esprit, est fait pour la transe, l’entrée en résonnance avec une structure rythmique aux schémas cycliques et répétitifs.

La moindre variation rythmique brise cet état. Il n’est donc pas possible de faire des ruptures de structures complexes face à un dancefloor. Les danseurs ne pourraient pas s’adapter et ça romprait leur état de transe mettant fin à leur voyage intérieur. Ce serait comme réveiller un somnambule.

Par contre la radio est le medium tout indiqué pour ce type d’exercice car le corps est moins engagé que l’intellect.

Voilà pourquoi je considère que les DJs qui mixent en radio comme devant une piste sont à côté de la plaque. C’est très chiant à écouter et maintenant que toutes les radios font aussi de la télévision on voit ces DJs derrière leurs contrôleurs seuls, pathétiques, sans le feedback du dancefloor. Ça renvoit une impression de vide. quand ce n’est pas carrément du je m’en foutisme quand les gens prennent le temps de consulter leurs messages ou de boire un coup en attendant d’enchaîner avec le titre suivant.

Avec DNGRNKTS je me vois plus comme un chercheur dans son labo, faisant des mélanges improbables et générant des sonorités mutantes.

Si un jour je joue ces sons en live je devrais adapter mon mix à la réalité du dancefloor qui est que les gens vivent une expérience ensemble seuls dans leur corps mais connectés par leur esprit, et que mon hypermix est le véhicule vers l’ailleurs où ils se rendent tous.

C’est ça le mix, pas ce truc frontal où une idole perchée gesticule sur le drop et où une foule en mode selfie fait semblant de s’amuser pour ses followers sur une musique plate.


06SAMEDI

À 3h30 ce matin j’ai fini de produire les 30 premières minutes de l’émission. Je suis fatigué mais je sais que si je vais m’allonger mon cerveau va continuer de tourner et je devrais me relever. C’est un peu l’inconvénient d’avoir un TDAH. Mais ça ne me gène pas. Je n’ai pas de compte à rendre à un prof ou à un patron. Et puis même, l’un comme l’autre irait bien se faire cuire le cul.

Plus tard après mes six heures de sommeil, je vais essayer de produire le reste de l’émission.

Après m’être levé, plus tard…

Je suis sorti prendre un rooibos, faire des courses et prendre un peu de temps pour moi dans un café et me canger les idées. Dehors trop de monde, des gens marchant dans tous les sens attirés par les vitrines en mode zombie, des gamins courant partout à qui on sort la menace du Père Noël et des enfants pas sages. Les seuls enfants qui ne reçoivent pas de cadeau à Noël sont les enfants pauvres. De là à amalgamer pas sage à pauvres…

Quand est-ce qu’on va arrêter de mentir aux enfants sur la réalité de ce Père Noël ? Quelle est le but d’utiliser la naïveté des gamins au lieu de simplement partager avec eux un moment avec ou sans jouets en plastiques ?

C’est quoi le problème, c’est pas assez magique les repas de famille qu’il faille inventé des êtres imaginaires qui font plus rêver les gamins que leurs parents ?

Quel est l’effet de ce mensonge primordial sur leur psyché naissante des jeunes Humains ?

Le niveau de vigilance pour naviguer dans ce liquide humain à haute viscosité m’a fatigué. Je suis rentré vers 18 heures et je me suis mis à mon émission.

J’ai fait un break vers 20 heures, j’ai mangé, regardé un film puis me suis remis à l’émission vers 22 heures.


07DIMANCHE

J’ai fini de produire les 30 minutes restantes à 5 heures du matin.

Ça représente un total de 27 morceaux RE:mixés puis hypermixés, plus l’intro, l’outro, les jingles et la scène.

RE:mix n’est pas remix. Un RE:mix, concept que j’ai inventé, consiste à découper un morceau de musique ou un son et à le réassembler différemment. Un remix consiste à transformer un morceau original pour lui donner la couleur d’un autre genre que celui pour lequel il a été produit. C’est souvent la Pop qui a recours aux remixes pour faire entrer un single dans les sets des DJs des clubs. C’est avant tout une démarche commerciale qui vise à toucher un public plus large que le public de base. Un RE:mix ne touche pas au matériel d’origine, il ne change pas un morceau Pop en version Dance.

Je RE:mixe les morceaux pour enlever toutes les parties qui ne m’intéressent pas, des sonorités que j’entends depuis trop longtemps et qui me semblent trop évidentes et ringardes. J’amplifie toutes les parties qui me plaisent, en les répétant et en rendant l’ensemble plus dense, en renforçant l’énergie du morceau. Je peux aussi mélanger ensemble des variations du même morceau.

La scène est ce montage fait de passages de films, d’animés ou de bande-annonces mélangés à une ambiance et une musique pour créer une sorte de court-métrage audio. Il y en a une dans chaque émission.

En écoutant les 60 minutes de l’émission après avoir dormi dessus, je me rends compte que je monte mes mixes comme une bande originale de film.

J’ai été cinéphile dés que j’ai vu le premier Starwars au cinéma à 7 ans, puis le premier Superman l’année suivante. Cette cinéphilie a été alimenté par essentiellement de la science-fiction et du fantastique, des comic books et de la littérature de poche.

Mon rapport au cinéma a d’abord été sonore. On parle d’un temps où la télévision se résumait à trois chaînes publiques, où il n’y avait pas encore de magnétoscope et encore moins de DVD, et où le réseau internet était un truc qui n’existait que dans les bouquins de William Gibson et qu’il appelait Cyberspace.

Pour revoir un film il fallait payer une nouvelle place de cinéma. Ce que j’ai fait dés que j’ai eu de l’argent de poche me permettant de revoir plusieurs fois des films qui me plaisaient.

J’étais très amateur de bande-sons, américaines et françaises. Nous avons eu de très grands compositeurs de musiques de films dans les années 1960/70/80 et 90.

La bande-son me permettait de rejouer les films dans ma tête.

C’est là que je me suis rendu compte qu’il y avait deux films. Celui qui correspondait au montage des images et l’autre, sonore, que ce soit les sons d’ambiances, les dialogues mais aussi la musique et l’articulation de tous ces éléments ensemble, le mixage.

J’avais un enregistreur à cassette et je capturais le son des films qui passaient à la télé depuis le haut-parleur mono de la télé vers le micro mono de l’enregistreur avec d’autres sons venant de la pièce ou de dehors. Ça donnait des ambiances étranges. J’aimais bien.

Des sons de ma réalité mélangés à la réalité du film.

J’enregistrais tout. Des séries, des intermèdes, toutes sortes de sons. Mais j’avais un intérêt particulier pour tous les génériques, les jingles, les virgules et les séquences d’ouvertures et de fermetures des chaînes de télévision qui n’émettaient pas encore en continu. Plus tard quand la famille a eu un magnétoscope j’enregistrais le son des films directement depuis la prise audio. Et je me repassais l’enregistrement sur cassette toute la journée.

C’est resté une habitude. Ce que j’aime bien faire c’est me passer le son d’un « walk » rippé sur Youtube, une de ces vidéos en 4k qui dure entre 30 minutes et 4 heures et qui se compose d’un plan séquence d’un marcheur déambulant à New York ou à Tokyo, dans mon casque pendant que je marche dans les rues de Poitiers. Ce mélange entre la réalité sonore d’un ailleurs mélangé à la réalité visuelle d’ici me donne instantanément un sentiment de dépaysement qui me fait beaucoup de bien au moral.

Parce que j’ai une mémoire auditive comme d’autres ont une mémoire photographique mes souvenirs de cinéma et de télévision sont d’abord sonores.

Le film qui a tout changé pour moi c’est Blade runner. Film total, à la fois visuel et sonore. L’image et le son sont symbiotiques dans ce film et l’un alimente l’autre. Le film de Scott a fait basculé ma cinéphilie d’enfant dans ma cinéphilie d’adulte. Il m’a aussi donné envie de mélanger les sons sans distinction de ce qui relève du bruit de ce qui relève de ce qui est considéré comme de la musique. Je suis devenu fan du travail de Vangelis.

Aujourd’hui je vais faire l’outro de l’émission et équilibrer le son d’ensemble.

Demain je vais passer le tout à la moulinette de la SP404 et masteriser le résultat final puis envoyer le fichier à Pulsar.


08LUNDI

Dernier jour de production

J’ai retravaillé certaines parties mais j’en ai vite eu marre. Cette émission, peut-être du fait que j’en ai fait un journal au fur et à mesure de sa production me sort par les trous de nez. J’ai hâte de l’oublier et de passer à autre chose. À ce stade rien ne me convient, ni le son, ni les enchaînements, ni mes manipulations. Je sais que c’est la lassitude qui me donne cette impression. Je sais que dans une semaine je verrai les choses différemment, avec une oreille neuve.

D’habitude mon travail est plus instinctif, je ne l’analyse pas en même temps que je le fais. Je n’ai pas aimé l’expérience. Je préfère y réfléchir à posteriori.

La fréquence de l’émission fait que la dernière de l’année à être diffusée est le jour du réveillon de la St Sylvestre. Pulsar est en vacances pendant la période des fêtes de fin d’année. On a donc le choix entre rediffuser une émission déjà diffusée plus tôt dans l’année ou proposer une émission « originale ». J’ai fait un choix entre les deux. Je vais proposer une émission composée des meilleurs passages des six précédentes mais RE:mixés avec plein de passages retravaillés.

Je voulais donner un titre en rapport avec le cynisme avec lequel je regarde depuis plus de cinquante ans cette période de l’année. Entre lassitude et dégoût. Je ne crois pas en dieu, par conséquent la nativité du dieu cloué sur la croix me laisse de marbre. D’autant plus que même le Vatican a admis que le supposé potentiel véhicule organique du dieu des chrétiens n’est pas né un 25 décembre. un détail…

La prochaine session sera donc intitulée : DNGRNKTS RE:BOOT CHAOSMIC HYPRDNCE HELLIDAY SESSION.

Visuel de l'émission qui sera diffusée le 24 décembre 2025. Le texte est RE:BOOT CHAOSMIC HYPRDNCE HELLIDAY SESSION.

Voilà pour ce journal de production. Il est très long, je digresse beaucoup mais c’est comme ça que je fonctionne. Le mode lecture de Firefox me dit que le temps de lecture est entre 36 et 46 minutes… J’ai essayé d’être aussi sincère que ma pudeur me le permet.


TRACK LISTING

  • Lemm – Absolunote
  • j’ai oublié le nom de l’auteur.ice – Javelin
  • j’ai oublié le nom de l’auteur.ice – Inevitability
  • Kataclysmic – Electrocute my veins
  • Void – Mr confidential informant
  • Nakiso feat. Hatsune Miku – ド屑(DOKUZU)
  • Yu-Dachi – Raimei
  • Void – Blue tinted ashes
  • Black Lolita – Frustrate
  • KO3 – Hypnotizer
  • Jakazid – Take me higher
  • Siqlo – Satellite transmission
  • Aoi – Agapitos
  • Aoi – Argenprint
  • Aoi – Order catastroph
  • Aoi – Restores restless
  • Aiyru – Useless
  • Void – Chrysalistic embodied cognition
  • Mysteka – Downertrip
  • Remplissage – Paleozoic
  • Siqlo – Dual personality
  • Aoi – Scualee
  • KOU! – Ankh Natron Collider
  • Kobaryo – Evolution canceler
  • Yusi – Sequential blue
  • HYØUKA & TBN – system_overload_client_crash_report.txt
  • Kors K – Shibuya jungle
  • Morceau final – Sheena Ringo – Carnation – L’oeillet (Ovall remix)

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