Cet été sur Pulsar on fait le point sur la situation au Chili dans un reportage sonore de six épisodes produit par Melaine Fanouillère. On termine cette série par un entretien avec l’auteur réalisé par Campus FM, Toulouse.
À retrouver tous les vendredi à 12h30 jusqu’au 28/08.

Chile Desperto: Quand un peuple revendique son droit à vivre en paix 
est un reportage sonore, un récit mêlant les voix d’une trentaine de personnes rencontrées dans un Chili en pleine transformation. Le 18 octobre 2019 surgit “l’estallido”, l’explosion, comme le nomment d’abord les Chiliennes et les Chiliens. Mais cette révolte s’est mue en quelques mois en un phénomène qui, pour beaucoup, ressemble déjà à une Révolution. Si le système néo-libéral mis en place sous le régime de Pinochet ne s’est pas encore effondré, le peuple chilien a bel et bien rompu sa normalité en se retrouvant durablement dans ses rues et sur ses places.
C’est précisément ce virage culturel et citoyen que ce documentaire tente d’explorer à travers six épisodes, dans une perspective à la fois chronologique et thématique.

  • 17/07, Épisode 1: No Fueron 30 Pesos
    A partir du 14 octobre, les lycéen.ne.s chilien.ne.s commencent à frauder le métro pour protester contre l’augmentation du prix du ticket, déclenchant là une révolte populaire d’ampleur. Bientôt, le slogan devient: “Ce n’est pas pour les 30 pesos d’augmentation que l’on manifeste, mais contre 30 années d’abus fondamentaux!”
    Le système économique dans son ensemble est visé, et malgré une répression féroce, le peuple chilien occupe les rues et les places, s’émancipant et se transformant à travers la lutte.
  • 24/07, Épisode 2: L’Héritage de la Dictature
    La première réaction du gouvernement de Sebastian Piñera à la révolte du 18 octobre fut de décréter un couvre-feu et de déployer les militaires dans les rues en affirmant: “Nous sommes en guerre contre un ennemi puissant et implacable”. La répression fut brutale et inédite depuis la dictature, réveillant le traumatisme de celles et ceux qui sont né.e.s avant 1988. Mais les plus jeunes étaient déterminé.e.s à tenir la rue.
  • 31/07, Épisode 3: Mettre en déroute le Patriarcat
    Malgré la répression, les places et les rues chiliennes ne cessent d’être occupées, défendues, et c’est à cette occasion que les assemblées de quartier s’organisent. Mais avec le temps, la révolte perd en intensité. Le sursaut vient en novembre, par l’opportune chorégraphie féministe de Las Tesis. Une nouvelle vague déferle, clamant que “l’estallido” ne s’arrête pas, et qu’il doit être anti-patriarcal en plus d’être simplement dirigé contre le néo-libéralisme.
  • 07/08, Épisode 4: Les Luttes Fraternisent
    La remise en cause du système par le peuple chilien s’accompagne d’une méfiance nouvelle à l’égard du discours des médias dominants. L’effondrement des mythes entretenus par ces derniers encourage une réhabilitation des Mapuches. Ce peuple originel, libre jusqu’en 1883 lorsqu’il fut envahit par l’armée chilienne, a toujours maintenu la lutte pour récupérer ses terres. De ce fait, les Mapuches étaient considérés comme terroristes par l’état, les médias, et une large part de la population. Mais peu à peu, les manifestations se remplissent de drapeaux Mapuches, témoignant du soutien que le peuple affiche désormais aux luttes des peuples premiers.
  • 14/08, Épisode 5: Gracias Primera Linea (Merci, Première Ligne)
    Les rassemblements, place Dignidad à Santiago ou dans les autres villes du pays, sont violemment réprimées. Mi-janvier, plus de 400 personnes ont déjà perdu un oeil, voire les deux, à cause des tirs de LBD. Pour parer à cette violence de l’état, les manifestants développent la Première Ligne, points de fixations hyper-organisés où la police est retenue afin que les rassemblements pacifiques puissent se dérouler. Des boucliers artisanaux aux lasers scintillant dans le ciel de Santiago, tour d’horizon de la “Primera Linea”.
  • 21/08, Épisode 6: Ce qui vient
    Le mouvement social qui continue de secouer le Chili en ce mois de mai, en plein confinement, n’a presque rien obtenu concrètement. Du “pacte pour la paix” au piège du référendum (finalement annulé en pleine pandémie), jamais le pouvoir n’a semblé vouloir faire un pas vers la rue. Là ne se situe pas la victoire. Mais quelque chose d’encore plus précieux est né, ou a ressuscité, dans le coeur des Chilien.ne.s. Quelque chose qui se situe entre l’espoir, la convivialité et la détermination. “Nous ne reviendrons pas à la normalité, parce que la normalité était le problème”.
  • 28/08, Plus Ou Moins Huit Minutes Avec Melaine Fanouillère
    Melaine Fanouillère raconte les coulisses de son documentaire sonore “Chile Desperto : Quand un peuple revendique son droit à vivre en paix”. Une proposition de Campus FM (Toulouse)